Bienvenus.es dans ma maison, une maison qui fond et qui retourne à l’état de grotte. Se consume-t-elle ou est-elle submergée ? Peu importe ici, il y a d’abord un désir de rotondité. La forme arrondie nous enveloppe : on retrouve l’habitat troglodyte, la maison bulle, l’abri sous roche. C’est l’accueil et la possibilité du repos comme une réponse au dictat moderne du parallélépipédique. Il y a aussi, bien sûr, ce désir de se « re-lier » aux mondes du végétal et du minéral ainsi qu’à leurs temporalités plus vastes. 

La grotte est le creuset parfois méprisé de la gestation, de l’ouvrage patient. Surgissent alors des formes lentes, des lignes molles : une subversion des objets par leur propre substance, contre l’angle droit, le galbe, la ligne tendue de la performance. Le textile et la terre elle-même s’ébrouent, ils revendiquent une certaine indétermination. En empruntant l’aspect des êtres inférieurs comme les vers et les racines, ils nous rappellent notre appartenance et nous remémorent l’urgence du partage. La maison, comme notre pensée, est aussi habitée par d’autres.

Le textile et la terre s’ébrouent, ils revendiquent l’indétermination. En empruntant l’aspect des êtres inférieurs comme les vers et les racines, ils nous remémorent l’urgence du partage. La maison, comme notre pensée, est aussi habitée par d’autres ».